Cancer et système

Le cancer, je suis bien placée pour en parler. Cela fait 25 ans que je les collectionne et que je les combats.
Je ne vais pas rentrer dans les détails mais j’en suis au cinquième épisode cancéreux, apparemment dus à l’origine au fameux papillomavirus contracté dans ma jeunesse.
Mon propos ici est plus accès sur le système pour le combattre que sur le cancer lui-même.
Car voyez-vous en 25 ans, beaucoup de choses ont changé mais pas vraiment dans le bon sens.
Il y a 25 ans lors de ma première opération j’ai choisi mon chirurgien parce que ce dernier était excellent et que j’avais une confiance aveugle en lui. Il travaillait en clinique privée mais je n’avais pas de soucis avec ça car ma mutuelle prenait en charge. Quatre ans plus tard, lors de la récidive, le même chirurgien s’est occupé de moi. Les complications ont fait que j’ai eu 3 interventions et presque 2 mois d’hospitalisation. Entre temps, en plein milieu de l’été bien sûr, la mutuelle avait rompu sa convention et arrêté de rembourser les dépassements d’honoraires. Un désastre ! Fort heureusement j’avais réussi à faire prendre en charge la totalité des actes puisque j’avais été hospitalisée avant et n’étais au courant de rien.
Ce chirurgien était un être censé et lucide. Lorsque la chimio m’a été proposée, il a refusé à ma place. J’étais bien trop affaiblie. Sans lui je ne serais plus là. Sachant tout ce je sais maintenant, une chimio m’aurait achevée. A l’époque je suivais aveuglement l’avis du médecin tout puissant.
Un an plus tard un kyste sur la hanche me faisait passer à nouveau sur le billard. Le kyste étant cancéreux, il fallut opérer une deuxième fois pour enlever 10 cm par précaution. Cette fois, je dus bien sûr payer de ma poche et Dieu sait que je ne suis pas riche mais il était hors de question pour moi de changer de chirurgien. Trop peur !
Entre temps j’entre en résistance sur les conseils du chirurgien et d’une amie. Je change d’alimentation, me tourne vers le bio, refuse tous traitements allopathiques. Ma naturopathe n’est pas trop mal remboursée et une partie des compléments alimentaires et autres médecines douces aussi. Très vite cependant les choses changent ! On ne rembourse plus que les remèdes de cheval destinés à nous assommer. On sait hélas que l’allopathie est à utiliser avec parcimonie car les nombreux effets secondaires affaiblissent notre corps d’un côté tout en le réparant de l’autre. Pour tout ce qui est médecines douces, alternatives et compagnie, c’était le début de la fin y compris pour les médicaments dits de confort. Pourtant on sait à quel point ils sont indispensables à tous ceux qui souffrent et pour réduire les effets secondaires des traitements allopathiques lourds, des chimio et des radiothérapies. (Aromathérapie, phytothérapie ainsi que les compléments alimentaires et j’en passe aident à survivre et sont indispensables pour réparer les agressions terribles de ces traitements.)
Une hygiène de vie irréprochable, beaucoup de recherche et de bon sens me donnent un répit de 15 ans. Mais la vie est compliquée, on ne maîtrise pas tout. Les déceptions, les deuils, le travail, les enfants… beaucoup de stress au final. Le cancer est sournois, il attend son heure. Un ganglion et hop c’est reparti !
Il y a 4 ans je dois subir une nouvelle intervention. Je choisis le service public bien sûr et je ne m’en plains pas bien au contraire. Cependant le chirurgien et l’oncologue décident pour moi d’un traitement très lourd mêlant chimio et radiothérapie. Les effets secondaires sont terrifiants et une de mes connaissances vient de mourir des suites de ces mêmes traitements sur un cancer similaire au mien. Je suis morte de trouille et décide, en accord avec ma famille, de tenter ma chance sans les soins, parfaitement consciente des risques et prête à en assumer les conséquences. (Une chance sur deux de récidiver dans les six mois)
Résultats des courses, le chirurgien me met à la porte, me prédit une fin atroce et je me retrouve seule sur le trottoir ! Je n’étais pas fière.

Je me rendis alors compte qu’en France si on refuse d’être docile et bien dans le système, on est seul au monde !
Quelques semaines d’errance et de recherche plus tard, je vais voir un oncologue dissident. Ce dernier exerce son métier avec passion mais il est montré du doigt et rejeté par la profession. C’est un « Charlatan » me dit l’expert qui s’occupe de mon dossier de CLM (Congé Longue Maladie). Ce médecin n’est pas conventionné et toutes ses thérapies et ses prescriptions ne sont pas remboursées mises à part quelques granules homéopathiques.
Je ne suis pas riche mais ma santé est importante alors je paie et me prive d’autres choses, de beaucoup de choses. J’ai donc réussi à me reconstruire après cette lourde chirurgie et j’étais en pleine forme. Hélas, malgré tout, j’ai récidivé récemment et je ne suis pas opérable. Je me suis retrouvée devant le même comité d’il y a 4 ans. J’ai essayé d’évoquer d’autres thérapies mais sans succès. Les protocoles ne sont pas vraiment négociables. Alors que d’autres pays proposent des traitements plus ciblés, moins mutilants et donc plus efficaces, (On parle ici de la sphère ORL), force est de constater que, chez nous, le système médical est verrouillé et à la solde des laboratoires qui se gavent sur notre dos et à nos dépends.
Pire, ma sécurité sociale a refusé mon dossier de prise en charge des traitements que je suis allée faire en Allemagne parce que je n’avais pas fait la demande avant de commencer les soins. Ce qui est vrai ! Mais je ne pouvais pas attendre et je n’ai réfléchi qu’après. Un médecin là-bas m’a dit : « C’est l’Europe, vous devriez pouvoir obtenir une remboursement au moins pour certains actes. »
Je n’en rajouterai pas avec la dégradation des moyens dans nos hôpitaux. Le constat est effarant. En 25 ans la situation est devenue très critique. Je plains beaucoup le personnel soignant. Quant aux malades, ils n’ont jamais si bien porté leur nom de « patient ».
Mon amertume est profonde. J’ai dépensé une fortune pour éviter les traitements que l’on me proposait, c’est à dire du palliatif destiné à me prolonger dans des conditions de vie intolérables. Je souhaite rester digne, pouvoir continuer à me sentir bien, à manger et respirer normalement et continuer à me battre en faisant confiance à mon corps et à sa capacité à guérir.

Cette dégradation et ce verrouillage du système médical, nous le devons à la dégradation de notre système en général.
J’ai pu à travers mes nombreuses péripéties constater que nous croyons vivre en démocratie mais que nous sommes dans un pays totalitaire gouverné par les puissances de l’argent. C’est une lapalissade me direz-vous ! Tout le monde sait cela. Tout le monde le sait mais chacun poursuit sa route sans réagir. Ces médecins qui désirent soigner autrement par exemple ou qui dénoncent le système sont mis à l’index par le Conseil de l’Ordre des Médecins. (Dr Seignalet* très controversé de son vivant, professeur Henri Joyeux* radié pour avoir dénoncé les abus des vaccins, Laurent Schwartz, régulièrement épinglé et dont je vous recommande les livres*, mon propre médecin* radié lui aussi pendant 9 mois, et tant d’autres dont certains ont quitté la France depuis belle lurette pour exercer librement leur profession.)

Faute de réaction de notre part, une poignée de « tout-puissants » impose leurs lois.
Les élections sont devenues une mascarade où quelques candidats assurant la pérennité du système se battent pour avoir la place du maître corrompu absolu ! Le plus gros scandale, c’est le barrage que l’on fait aux véritables candidats démocrates. Ces derniers n’obtiennent tout simplement jamais leurs 500 signatures. Par contre on laisse quelques bouffons qui plafonnent à 0 et quelques % obtenir leurs signatures afin de créer l’illusion d’une élection démocratique. On se souviendra de Coluche qui, crédité de 10% des votes, avait défrayé la chronique et effrayé les hautes sphères. Bien sûr il n’avait pas obtenu ses signatures. Pourtant il était très populaire, lui !
Les élus, voyez-vous, sont sous pression. Le maire de ma commune ne veut parrainer personne par crainte de représailles. On comprend bien qu’il est plus simple de ne pas se mouiller et d’être lâche plutôt que d’être tyrannisé pendant tout un mandat. Mais bon, vous trouvez ça normal ?
Personnellement je trouve ça lamentable ! Je voudrais vaincre cette dictature insupportable autant que ce cancer qui me ronge. Car notre système politique est cancérisé, métastasé, asphyxié par des créatures puissantes au dessein funeste. Les remèdes sont pires que le mal et ne profitent qu’au Mal. Pour guérir notre pays il faut que les citoyens reprennent le pouvoir. Il faut cesser de voter pour la continuité de ce système qui précipite notre pays dans le vide et ronge chaque individu comme les cellules malignes rongent les cellules saines.
Si rien ne bouge, Il y aura des survivants mais nous n’en feront pas partie. Un peu comme dans le naufrage du Titanic !

*Jean Seignalet, « l’alimentation ou la troisième médecine ».
*Henri Joyeux, « Changez d’alimentation ».
*Laurent Schwartz, « Cancer : Guérir tous les malades ? » ; « Cancer, un traitement simple et non toxique. »
*Blog du docteur Didier Moulinier

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