La goutte qui fait déborder le vase

Cela fait déjà un certain temps que j’ai lu George Orwell ! C’était bien avant 1984 d’ailleurs et à cette époque Big Brother était un personnage de fiction et surtout de science-fiction ! On était loin de penser qu’un jour on serait fliqués de partout !
Cependant nous étions déjà très inquiets, nous les étudiants et les jeunes des années 70. La pollution nous préoccupait beaucoup, la question du féminisme, l’avortement, la peine de mort. La route c’était secondaire. La ceinture de sécurité n’était pas notre priorité. J’avais une 2CV et j’étais heureuse de rouler sur ces magnifiques routes de campagne qui me berçaient de leur verdure et de leurs courbes ondoyantes où je dévalais à tout berzingue les belles descentes atteignant parfois 110 avec le vent derrière ! Je profitais de tous mes trajets pour chanter fort et m’enivrer d’air frais. J’aimais aussi la pluie, la neige et même le verglas n’était pas un problème. Une 2CV, ça passe partout quand on sait s’y prendre. Le grand vent par contre me terrorisait et pour cause, je risquais m’envoler ! Et puis aussi je réparais ma voiture avec du fil de fer et du sparadrap et j’avais l’impression d’être douée pour la mécanique ! Mes années 2CV ont duré 7 ans. J’adorais conduire ! Cela me procurait un sentiment de liberté et d’indépendance et contribuait à mon bonheur simple au quotidien. Et puis ne roulions-nous pas vers un monde meilleur, plus juste, plus tolérant, plus égalitaire, plus écologique et plus libre ?
Les routes étaient belles mais moins sûres que maintenant, moins balisées, moins éclairées, moins bien entretenues, pas de rond-point non plus. Parfois mal indiquées, les routes nous faisaient tromper et nous n’avions ni GPS ni téléphone portable en cas de panne ou d’accident ! Et pourtant j’ai fait des milliers de kilomètres, été comme hiver, parfois de nuit, hors autoroutes, forcément trop chères.
C’est à ce moment-là que la France a commencé à construire des ronds-points, à s’intéresser à la sécurité des usagers, aux gens qui conduisaient bourrés. Les voitures sont devenues de plus en plus sûres aussi. Parce qu’il faut dire que les accidents étaient souvent terribles. La ceinture était certes obligatoire depuis 73 mais pas en ville. Les gens la mettaient une fois sur deux et certains véhicules n’en avaient même pas ! Les enfants derrière n’étaient pas attachés, posés là sur la banquette comme de vulgaires paquets, souvent avec les parents qui fumaient vitres fermées. Beurk ! Quelle inconscience ! Le gendarme, lui, était humain, brocardé certes mais gentiment. Il ne se cachait pas. Il comprenait qu’une 2CV est à 100 ou 110 en bas de la côte et à 60 en haut quand la vitesse est limitée à 90 ! Il faisait de la prévention, donnait dans la pédagogie. « Griller un stop ça peut être très grave vous savez ! » « Même en 2CV Mademoiselle on respecte les limitations ! Allez, Circulez et restez prudente ! » On pouvait dialoguer et amadouer l’agent en ce temps-là.

Et puis ma vie s’est accélérée. Travail, mariage, enfants, la tête dans le guidon pendant des années. Les enfants grandissant et parce que nous habitions à la campagne, il fallait jongler entre l’école et les activités de chacun. Beaucoup de trajets dont nous faisions des moments conviviaux et joyeux. Je mettais 40 minutes pour faire 50 kilomètres. C’était ric-rac pour arriver au conservatoire en sortant de l’école mais c’était parfait !
Maintenant je mets 60 minutes pour faire le même trajet avec mon petit fils. On croit rêver !
Entre temps que s’est-il passé ?
En fait, paradoxalement, la route est devenue un véritable cauchemar ! Plus de nids de poule mais des ralentisseurs à gogo qui ont le pouvoir de casser votre voiture si vous êtes du genre distrait. Des radars, des radars et encore des radars, plus des jumelles en embuscade et des automobilistes qui roulent en dessous de la vitesse autorisée, bloquent et énervent tout le monde sans compter qu’ils peuvent aussi être des voitures de police banalisées avec radar embarqué. Méfiance !
On nous rebat les oreilles que notre sécurité est en jeu et que tout cela est pour notre bien. Foutaise ! Même si on y a cru, un peu, au début, nous avons vite compris, (Pas tous hélas !) que ces radars multipliés à l’infini sur nos routes devenaient un gigantesque tiroir caisse destiné à alimenter… Devinez quoi ?
Comme les autoroutes d’ailleurs ! Flash back : Je me souviens comme nous étions heureux de la construction des autoroutes et comme on nous en avait assuré la gratuité une fois ces dernières amorties et remboursées. Vous avez bien lu, gratuité ! Si ce n’est pas de l’escroquerie à l’état pur et la pire des entourloupes du XXe siècle, entre autres. Mais on a tellement l’habitude des promesses non tenues, et puis on oublie vite. On râle dans le vide et on oublie !
Depuis quelques temps j’ai beaucoup conduit à travers l’Europe. Quel bonheur d’ailleurs d’avoir l’impression d’y être chez soi ! Au passage, je me permets de le signaler car cela risque ne pas durer.
Chaque pays est différent bien sûr mais sur la route je peux vous assurer que la France détient le record européen de l’escroquerie. Nos autoroutes sont une honte, en plus d’être truffées de radars, elles doublent littéralement le prix du trajet. Et à ce prix-là, la vitesse y est quand même limitée de façon abusive et parfois n’importe comment. On a du mal à suivre ; ça passe de 130 à 110 ou 90 souvent sans raison apparente. Le GPS en est parfois perturbé. Il faut sans arrêt s’interroger sur la limitation. Même avec une concentration extrême, on arrive à se faire avoir. C’est un calvaire ! Si vous faites beaucoup de route, vous savez de quoi je parle. Bien sûr les personnes qui n’utilisent leur véhicule que pour les courses et les loisirs y font moins attention et se sentent moins concernées. *(A lire en fin d’article un témoignage édifiant)

En conséquence, il y a dorénavant trois types de conducteurs, ceux qui respectent bien les limitations mais se font flasher quand même de temps en temps et alimentent occasionnellement la tirelire de l’argent public dont on sait à quoi il sert ! Ceux qui roulent un peu en dessous, soit parce qu’ils sont à la retraite ou sans travail, soit parce qu’ils ne leur restent que quelques petits points et qu’ils passent leur temps à surveiller non pas la route mais les pièges potentiels au bord de la route et leur compteur. Et enfin ceux qui roulent un peu au-dessus parce qu’ils n’en peuvent plus d’être privés de leur plaisir de conduire, qu’ils sont un peu rebelles et préfèrent prendre le risque de payer une amende que se soumettre. Ces derniers se divisent en deux catégories, celle qui pète un câble derrière le gars ou la nana qui roule à 70/80 et qui finit par doubler avec frénésie, parfois dangereusement ; et celle qui fulmine derrière son volant mais reste raisonnable en prenant sur elle. Par contre la frustration est à son comble et le stress, n’en parlons pas !
Je fais partie de cette dernière catégorie.
La route est donc devenue un piège à cons qui sert à ramasser du pognon. (Désolée pour la rime pourrie.)
Personnellement, lorsque je conduis, je passe mon temps à pister le radar, le gendarme, le panneau, mon compteur, c’est tout juste si je regarde la route ! Et J’estime moi que ma façon de conduire est bien plus dangereuse qu’avant.
J’aimerais bien savoir combien d’accidents sont provoqués à cause des gens excédés ou simplement par le fait qu’au lieu de regarder la route ils sont obsédés pas les pièges de la route tendus par des gens supposés œuvrer pour notre sécurité. Les chiffres montrent d’ailleurs que les accidents augmentent depuis 3 ans. Ce n’est pas normal, il y a un bug. Et bien sûr, cela leur sert de prétexte pour rajouter de nouveaux radars.
En fait nous sommes arrivés au comble de l’escroquerie, le type d’escroquerie déguisée en bienfaitrice (Vous savez comme ce pervers narcissique qui détruit lentement sa proie tout en faisant croire à tout le monde qu’elle est fragile et qu’il l’aide par amour !). Beaucoup de naïfs continuent de penser que tout cela contribue à notre sécurité. C’est grave d’être aussi manipulable jusqu’à l’aveuglement total.
Dans les autres pays c’est différent. Il y a des limitations mais la police est souvent plus souple et moins sournoise. En Allemagne, pays éleveur de champions de F1, il y a peu de radars, les automobilistes sont respectueux des limitations car elles sont toujours justifiées. Ils sont plus attentifs aux autres et sur les autoroutes (gratuites), lorsqu’il y a fin de limitation, on peut rouler à la vitesse que l’on veut. Les camions et véhicules qui ne souhaitent pas rouler vite restent sur les voies de droite. Et il n’y a pas plus d’accidents qu’ailleurs.
Ma question est la suivante : Puisqu’ils veulent tant notre sécurité, pourquoi ne mettent-ils en place un système qui permet de réduire automatiquement la vitesse dès que cette dernière change sur la route ? Rien de plus facile à réaliser avec nos moyens actuels et nos GPS performants ! Il existe bien déjà des voitures sans chauffeur ! Alors ? Oui mais ça, voyez vous, ça ne rapporterait rien dans les caisses de l’État.

Alors pour que les vautours se gavent encore plus, à partir du mois de septembre, des véhicules banalisés mandatés par des compagnies privées vont être lâchés sur les routes pour mieux nous entuber et nous voler.
Et là, c’est la goutte qui, pour moi, fait déborder le vase !
Je songe à la violence, moi qui ai toujours été pacifique ! Je vois une batte de baseball dans la tronche du salopard qui va oser me trahir en roulant à 80 pour m’énerver à mort, me forcer à dépasser, me flasher et faire du blé sur le dos décharné de mon pauvre livret A. Ce lien reflète bien mon humeur.

Bref je déclare ici que cette France là, où on légitimise le vol chaque jour davantage, ne m’intéresse plus ! Que l’univers de Big Brother est noir comme la dépression et nous ronge comme le cancer et que notre joie de vivre fout le camp avec notre sentiment de liberté, illusoire, certes, mais essentiel au moral.
Je veux revoir de l’insouciance dans mon pays, je veux pouvoir rouler en toute sécurité sans flipper à chaque virage, croisement ou rond-point, je veux enfin pouvoir prendre l’autoroute gratuitement car mes grands-parents, mes parents et moi avons contribué à les financer en tant que contribuables ! Je veux jouir du bonheur de tenir un volant entre les mains sans être crispée, retrouver cet authentique plaisir de conduire.
Je veux surtout qu’on cesse de nous voler et nous faire croire que c’est pour notre bien.
Gardez vos contrôles pour l’alcool, la drogue et les conduites à risque. Mettez des radars dans les endroits vraiment dangereux. Faites de la prévention auprès des jeunes. Cessez de vous embusquer pour nous piéger. Arrêtez de pomper nos quelques deniers pour ces voleurs de grands chemins qui piochent impunément dans les caisses.
Vous les gendarmes, la police, n’en avez vous pas assez d’avoir une image de merde, tout ça pour engraisser cette minorité qui vous et qui nous méprise ?
Les compagnies privées qui vont faire ce boulot ignoble (Des images de la France de Vichy s’imposent à moi) ne s’étonneront pas d’être la cible de quelques gens aigris. Je suis trop vieille pour prendre les armes mais c’est sûr, d’une manière ou d’une autre je ne les laisserai pas faire. Ces traitres ne pourront pas rester anonymes longtemps. Y ont-ils pensé ?
Entrez en résistance les gens, signez des pétitions, refusez les amendes, ne payez plus, unissez-vous derrière des actions juridiques collectives. Réveillez-vous et redevenez des citoyens responsables ! Il y va du bonheur de notre pays, de celui de nos enfants à qui l’on inculque la docilité à travers une lente lobotomisation orchestrée par un vaste réseau médiatique vide de sens combinée à la dégradation du niveau scolaire et la mode du tabac et du cannabis qui aiment bien s’attaquer aux neurones des jeunes cerveaux ! (Ce procédé n’est pas nouveau ; les visages pâles ont achevé la civilisation amérindienne avec l’eau de feu et les anglais ont durablement affaibli les chinois avec l’opium. A méditer !)
Et si vous ne comprenez pas pourquoi nos « élites » ne cherchent pas à faire changer les choses, c’est que vous ne voyez pas plus loin que le bout de votre nez car les personnes dépourvues de sens critique, de culture et légèrement « stone » vivent dans une apathie intellectuelle bien pratique pour les classes dirigeantes qui peuvent ainsi manipuler, à leur guise, les masses abruties.

*Je vous laisse découvrir l’exemple ci-dessous qui malheureusement reflète une situation extrême mais assez fréquente. Prenez le temps de le lire.

Sortie de travaux à Bayonne. Autoroute dégagée, plus aucune trace de travaux et il fait nuit. Le GPS affiche 130. Notre ami, âge mûr, excellent conducteur qui fait des milliers de kilomètres par an, accélère et dans l’impatience et l’enthousiasme de retrouver les siens, appuie un peu plus sur le champignon ! Allez y’a personne, la route est sèche, la voiture est puissante, c’est tellement tentant ! Donc il se retrouve à 150 et la voiture est aux anges. Un peu de décrassage, ça fait du bien ! Mais pas d’bol, mais alors pas d’bol du tout, les jumelles sont tapies dans le noir et patatras. Confiant, notre ami s’arrête pensant être en excès de vitesse certes, mais dans les clous. Hélas, à cet endroit on lui signifie que la vitesse est encore limitée à 90. (Moins d’une semaine plus tard le panneau 130 sera rétabli). Au final une vraie tragédie : 6 points en moins et 4 mois de retrait de permis plus une somme exorbitante à débourser en guise d’amende, 750€ ! La voiture étant immatriculée à l’étranger, ils ne confisquent pas le véhicule. Ouf ! Mais le permis est vital pour son travail et notre ami se retrouve dans une des pires galères de son existence, professionnellement fragilisé et détruit moralement cela va de soi. Il est aussi obligé d’aller faire un stage payant pour récupérer des points. Argent qui vient aussi alimenter encore et toujours le même tiroir caisse.
Où était le vrai délit ? N’auraient-ils pas pu le sanctionner pour simple excès de vitesse en tenant compte des circonstances sans le précipiter dans cette galère ? Pourquoi n’ont-ils pas voulu vérifier cette histoire de vitesse affichée à 130 au lieu de 90 ? Pourquoi le dialogue a-t-il été impossible ?
Il y a une explication très simple.
Pour tout dire ils venaient d’encaisser 750€ et, leur quota atteint, ils n’avaient pas besoin de ressortir de la nuit. Car tandis que notre ami attendait sur le parking dans sa voiture que deux membres de sa famille viennent le récupérer lui et sa voiture ! Les deux compères étaient bien au chaud à l’abri dans leur QG.

Ça, c’est un exemple extrême. Les plus fréquents sont les automobilistes qui se font flasher à 56 ou 91 ! 90€ multipliés par des milliers de fois. Une petite fortune pour les petites gens comme vous et moi ! Les professionnels de la route quant à eux sont en première ligne et se retrouvent dans les stages tous les quatre matins pour récupérer des points. Car pour celui qui travaille et fait beaucoup de route, rouler en France est devenu un parcours d’obstacles. Les gens ont beau respecter les limitations, il est impossible de les identifier toutes. Les gendarmes le savent bien et sont souvent embusqués aux endroits « rentables » et non pas dangereux pour faire du chiffre et uniquement pour ça ! Il arrive parfois que l’un d’entre eux dénonce ce procédé malhonnête anonymement. C’est dire si la pression est forte et cela expliquerait aussi pourquoi des compagnies privées prendraient le relais sans état d’âme.

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