Obligation vaccinale : Pourquoi Agnès Buzyn veut-elle aller si vite ?

Ce jeudi 31 août, Agnès Buzyn, ministre de la Santé d’Emmanuel Macron, a confirmé son intention de rendre obligatoire 11 vaccins (au lieu de 3 actuellement) pour les nourrissons et ce dès le mois de janvier 2018. Pourquoi un tel empressement ? Il n’y a pourtant aucune urgence sanitaire qui justifierait une mesure aussi brutale et autoritaire.
Je préfère tout de suite le préciser, cet article n’a pas vocation à polémiquer sur l’efficacité des différents vaccins et leurs effets secondaires. Il s’agit seulement de s’interroger sur le calendrier choisi par la ministre.

En réalité la réponse est très simple. Le 8 février le Conseil d’État a rendu une décision contentieuse (1) des plus claires : « Le Conseil d’État enjoint au ministre chargé de la santé de prendre des mesures pour rendre disponibles des vaccins correspondant aux seules obligations de vaccination. » Il avait été saisi par des dizaines de familles qui ne comprenaient plus pourquoi le vaccin DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite), seul obligatoire à ce jour, n’était plus disponible en pharmacie. En réalité les laboratoires, GSK en tête, avaient fabriqué la pénurie de ce vaccin pour progressivement le remplacer par un vaccin hexavalent (contre 6 maladies) en y ajoutant la coqueluche, l’Haemophilus Influenza b et l’hépatite B. Or cela correspond ni plus ni moins à de la vente forcée, les parents étant obligés d’utiliser ce vaccin pour respecter l’obligation en vigueur (voir vidéo). Petite parenthèse en passant, au contraire de ce qui est parfois affirmé et comme nous l’avons démontré, les vaccins sont particulièrement rentables pour les labos (2).

Un état de fait reconnu et dénoncé par le Conseil d’État qui souligne que le ministère de la Santé a le pouvoir de « sanctionner les laboratoires et entreprises qui ne respectent pas leur obligation » et même de « saisir l’Agence nationale de la santé publique, qui a le pouvoir de procéder à l’acquisition, la fabrication, l’importation et la distribution de médicaments pour faire face à leur commercialisation ou production insuffisante. » Oui mais voilà, comme souvent le diable se cache dans les détails et l’intitulé exact de la décision (ci-dessous) laissait à la ministre une petite porte dans laquelle elle est en train de s’engouffrer, le ministère n’aura pas à prendre les mesures nécessaires si la législation élargit le champ des vaccins obligatoires.

Extrait de la décision du Conseil d’État sur la vaccination obligatoire

Le délai de 6 mois est expiré depuis le 8 août et les laboratoires n’ont bien évidemment pas rendu le DTP disponible seul dans l’intervalle, le temps presse donc pour Agnès Buzyn si elle veut changer la législation avant que l’industrie pharmaceutique ne soit inquiétée d’un point de vue juridique (ce qui devrait déjà être le cas depuis plusieurs années). Et tant pis si cela doit se faire au détriment d’un grand débat national sur le sujet, un débat qui pourrait permettre de faire la lumière sur les nombreuses polémiques qui entourent la vaccination. Selon la ministre « l’objectif de cette obligation est de rendre la confiance aux Français », une phrase difficilement compréhensible au vu de la méthode utilisée.

Références :
1. Communiqué de Conseil d’État du 8 février 2017 : http://www.conseil-etat.fr/Actualites/Communiques/Vaccination-obligatoire
2. Analyse des bilans financiers de Sanofi et GSK : http://www.libreactu.fr/les-vaccins-ne-rapportent-rien-aux-labos-vraiment/

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